… d’une vie en bonne Santé bien évidemment !
On peut faire dire un peu tout et n’importe quoi aux statistiques. L’espérance de vie aurait doublé dans les pays développés ces deux derniers siècles où le nombre de personnes âgées ne cesse d’augmenter. Des pays de tous les continents détiennent une espérance de vie supérieure à 80 ans, l’augmentation de l’âge moyen de vie est favorisée par l’amélioration du niveau de vie, l’hygiène et l’alimentation qui joue un rôle important. L’organisme vivant a le pouvoir de rétablir la santé si on lui donne les moyens et ces moyens ne passent pas toujours par la chimie ou le bistouri.
Quelques réflexions : En France, l’espérance de vie en bonne santé a encore augmenté, celle de Gégé atteint désormais 78,7 ans et 85 ans pour Maryse. Mais le concept d’espérance de vie représente-t-il un quelconque intérêt si l’on n’est pas en bonne santé ? Ne sert-il pas de prétexte fallacieux à l’allongement de la durée du travail et à repousser l’âge de départ à la retraite ? Devons-nous tendre avec espoir vers un monde constitué de 20% de grabataires ?
L’indicateur d’espérance de vie en bonne santé ou « année de vie en bonne santé » (AVBS) représente le nombre d’années en bonne santé qu’une personne peut s’attendre à vivre (à la naissance). Il combine des informations sur la population d’un âge spécifique en bonne ou mauvaise santé et des informations de mortalité. Il est aussi appelé « espérance de vie sans incapacité » (EVSI) c’est à dire le solde des années que l’on est censé vivre sans être limité dans ses activités quotidiennes y compris bénévoles (se déplacer, se nourrir, se vêtir, se distraire etc. … en l’absence d’incapacités).
ON VOUDRAIT NOUS FAIRE CROIRE au nom d’une logique imparable qu’avec l’allongement de la durée de vie, il est indispensable de prolonger la durée du travail et donc de retarder l’âge de départ à la retraite pour “sauver” les régimes de retraite, gravement menacés, c’est à dire en limitant les cotisations patronales et la réduction des droits des retraités sous différentes formes. Ce raisonnement n’est pas le résultat de la seule hypocrisie, mais aussi de l’ignorance profonde des classes dirigeantes, aussi bien patronales que politiques, souvent incapables d’en mesurer la portée à moyen et long terme.
LA REALITE ! Il est indispensable de sortir des idées simplistes et d’aborder le sujet de la durée de vie, non seulement du point de vue de la santé publique, mais aussi de son incidence sur l’organisation du travail et sa durée. L’espérance de vie en France, a connu ses dix dernières années, une augmentation de près de 2 ans, pour les hommes comme pour les femmes, mais dans quel état ! Celles et ceux qui naissent aujourd’hui, voient leur durée de vie s’allonger de 2 ans, mais dans le même temps, ils souffriront d’une durée d’incapacité augmentée de 2 ans et demi ! Depuis 2004, les quinquagénaires[1] ont gagné 1,5 année de vie … et perdu 2 ans de bonne santé. L’EVI régresse !
Aujourd’hui, plus besoin d’être vieux pour souffrir de maladies liées à l’âge ou pour subir les assauts du handicap dans ses activités quotidiennes, au foyer comme au travail. Même si les progrès médicaux maintiennent plus longtemps en vie des personnes en mauvaise santé, les statistiques démontrent qu’en France, en moyenne, toutes les années de vie gagnées l’ont été avec des incapacités. Ces études connues, le COR[2] s’inquiète de la situation, la CNAMTS[3] considère que les actions de prévention menées actuellement permettraient d’endiguer le phénomène et les Syndicats dans leurs argumentaires lors des négociations nous alertent sur les conséquences néfastes du recul de l’âge de départ à la retraite. Certains Partis dénoncent la généralisation des politiques austéritaires avec la domination des intérêts financiers conduisant à la crise, à la récession qui s’étend et qui menace la paix. La précarité s’introduit de plus en plus dans notre vie.
Faute d’affronter la finance, l’Europe austéritaire est incapable de résoudre les conséquences néfastes de la domination d’argent sur nos vies. Les derniers Gouvernements nous gratifient de promesses fallacieuses en prenant des décisions d’austérités, le MEDEF[4], fidèle à ses traditions, fait pareil et on comprend facilement pourquoi !
Quant au Corps Médical, actuellement plus préoccupé par la généralisation du “tiers payant” que par ce sujet, il reste impuissant face aux maladies de dégénérescence liées aux conditions de vie ou aux tares qu’elle génère trop souvent elle-même. Si la France est première pour l’espérance de vie en Europe, elle est seulement dixième pour l’EVSI, avec des affections qui la minent, bien identifiées : troubles musculo-squelettiques, troubles cardio-vasculaires, troubles respiratoires, dépression et anxiété, maladies neuro-dégénératives et les anti-inflammatoires n’ont pas pour vocation de guérir l’arthrose ! … Les principaux facteurs de risques, ceux qui sont bien connus, justifieraient une politique de santé agressive : tabac, alcool, Junk Food[5] … L’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes est de 6 ans dan l’UE, alors que l’EVSI atteint à peine une demi année.
Ceux qui se disent en bonne santé ne le sont pas forcément. Ce qui compte, ce n’est pas de gagner en années mais d’opter pour une bonne qualité de vie et d’être bien dans sa peau. A toi maintenant de me dire ce que tu en penses ! A ta santé : Gégé
« Son sourire (celui de Maryse) rallonge mon espérance de vie ! »
[1] Quinquagénaire : personne dont l’âge se situe entre 50 et 59 ans
[2] COR : Comité d’Orientation des Retraites
[3] CNAMTS : Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
[4] MEDEF : Mouvement des entreprises de France
[5] JUNK FOOD : la malbouffe est la nourriture jugée mauvaise sur le plan diététique en raison notamment de sa faible valeur nutritive et de sa forte teneur en graisses ou en sucres. Les hamburgers, hot-dogs, frites, chips, sodas … en sont des archétypes.